Chaque année au mois de mai, les États-Unis célèbrent le Mois du patrimoine des personnes originaires d'Asie, d'Hawaï et des îles du Pacifique, et le Mois du patrimoine des personnes originaires d'Asie est célébré au Canada. Cette année, Ubisoft célèbre ce mois avec des activités visant à inspirer et promouvoir la représentation asiatique et des îles du Pacifique (AIP), activités à l'initiative du groupe-ressource d'employés (GRE) AIP d'Ubisoft.
Depuis ses débuts en mars 2021, le GRE AIP d'Ubisoft s'est étendu et comprend aujourd'hui 4 branches locales à San Francisco, Montréal, Toronto et en France. Ubisoft News a pu s'entretenir avec Claudia Nguyen, co-responsable du Montreal All Asian Advocate, ainsi qu'Emily Claire Afan et Stephen Ma, co-responsables du GRE AIP de Toronto, afin de savoir ce qui les a poussés à commencer leurs propres branches locales du GRE, et de ce que signifie pour eux la représentation AIP.
Quel est votre rôle chez Ubisoft, et qu'est-ce qui vous a poussé à créer et gérer vos propres branches locales du GRE ?
Claudia Nguyen : Je suis responsable de production pour l'équipe Assassin's Creed au sein du studio de Montréal. Il y a un an, j'ai eu l'occasion de lire un article inspirant sur les célébrations du Nouvel An lunaire au sein de tous nos studios à travers le monde. Et puis j'ai remarqué que Montréal n'avait pas de GRE au niveau local pour représenter la communauté AIP, je me suis alors portée volontaire afin de créer notre propre branche locale.
Stephen Ma : Je suis actuellement responsable de production cinématographique au sein de l'équipe cinématographique de Toronto, et j'ai auparavant travaillé plusieurs années en tant que responsable de production du côté des jeux vidéo. Ces deux postes sont comme le jour et la nuit, mais ils consistent tous deux à s'assurer que nos proposons des projets d'une qualité irréprochable tout en s'amusant. C'est grâce à Emily Claire Afan que je suis devenu co-responsable d'un GRE. J'ai été un peu surpris lorsqu'elle a un jour engagé cette discussion avec d'autres membres AIP à Toronto, mais cela nous a amené à nous demander, "Pourquoi ne pas créer une branche du GRE au niveau local ?"
Emily Claire Afan : Mon titre complet est "responsable des partenariats et programmes stratégiques de l'équipe communication de Toronto", un titre vraiment très long surtout quand on l'ajoute à mon nom qui est déjà plutôt long. Je supervise les relations externes de notre studio avec nos partenaires de l'industrie pour ce qui tout ce qui concerne les formations et les initiatives de développeurs indépendants. Je gère aussi le bureau des conférenciers, le programme ambassadeur, ainsi que les parrainages en lien avec le studio.
Devenir co-responsable d'un GRE était un peu un heureux hasard, comme Stephen l'a expliqué. Je souhaitais rejoindre une branche locale du GRE, mais je me suis rendue compte que nous n'en avions pas. Beaucoup d'employés de Toronto faisaient déjà partie du GRE mondial, alors après avoir initié la fameuse discussion, il n'a pas fallu beaucoup de temps à Stephen pour mettre tout cela en marche.
Stephen Ma, Emily Claire Afan, Claudia Nguyen
Diriger une branche d'un GRE implique une charge de travail supplémentaire. Pourquoi croyez-vous en cette cause, et pourquoi ce travail au sein d'un GRE vous tient-il tant à cœur ?
CN : Je pense que notre communauté, comme n'importe quelle communauté, a besoin d'un espace et d'une plateforme permettant à ses membres de s'exprimer librement. C'est aussi un moyen pour moi de célébrer notre patrimoine et nos exploits, d’encourager notre communauté au travail, et de partager toute la richesse de notre culture.
ECA : Je souhaitais aussi aider à créer cet environnement que j'aurais aimé avoir au début de ma carrière, lorsque je n'avais aucun modèle ou mentor asiatique vers qui me tourner, ainsi que très peu de collègues asiatiques. Je souhaite contribuer au développement de cet espace rassurant pour ceux qui sont dans la même situation que moi, afin que nos membres puissent tisser de puissants liens en partageant leurs cultures, ainsi qu'en travaillant ensemble pour améliorer cette représentation à un niveau plus large.
Je n'ai jamais travaillé avec autant professionnels AIP en 16 ans de carrière que depuis que je suis chez Ubisoft, et je ne m'étais jamais vraiment sentie entièrement représentée avant de rejoindre le GRE AIP. Nos cultures font partie intégrante de notre identité, et aider d'autres personnes à comprendre et célébrer ce qui fait de nous qui nous sommes nous permet de créer des liens plus puissants à la fois entre nous, mais aussi avec nos équipes. Si ce que nous faisons à Toronto peut aider à aller dans ce sens, c'est pour moi une véritable victoire.
SM : J'aurais vraiment aimé avoir quelque chose de ce genre au début de ma carrière, car ce type d'environnement ne crée pas seulement un sentiment d'appartenance avec vos collègues, mais aussi un espace rassurant où l'on peut échanger sur ses points communs avec d'autres personnes. Je pense que c'est d'autant plus important de nos jours, car beaucoup d'entre nous télétravaillent, et les rencontres accidentelles pendant la pause café se font plus rares. Mais avec une branche locale du GRE, un nouveau type de connexions peut se former. De nouvelles personnes venues de toutes parts et parfois même d'en dehors de la province rejoignent le studio, et le fait d'avoir une autre communauté où ils peuvent se sentir à l'aise est quelque chose de tout simplement fantastique.
Quand avez-vous démarré cette action locale ? Parmi les programmes et les activités que vous avez proposés à vos membres, quelle est votre plus grande fierté, et pourquoi ?
CN : Le Montreal All Asian Advocate fête son premier anniversaire cette année ! Je suis très fière d'avoir pu réunir une si belle équipe depuis sa création. Nous avons eu la chance de pouvoir nous retrouver pour des repas et des activités en dehors du travail à plusieurs reprises afin d'apprendre à nous connaître et tisser des liens. Nous avons aussi des rendez-vous virtuels afin de nous adapter au style de vie hybride. Je sens également que mon programme d'accueil m'a aidée à mieux connaître chaque membre et allié de notre équipe. Je suis heureuse de pouvoir rapprocher notre communauté de nos autres branches ainsi que de la branche mondiale, et de pouvoir partager leurs initiatives avec les nôtres.
ECA : Nous avons créé la branche de Toronto en août 2022, et en moins d'un an, notre effectif a plus que triplé ! Nous nous sommes présentés et avons exposé les objectifs de notre branche lors d'un post envoyé en interne à toute l'entreprise qui coïncidait avec la fête de mi-automne. Avec l'aide de nos membres, nous avons aussi pu y expliquer l'histoire et l'importance de ce festival.
Nous avons depuis été en mesure d'aider à sensibiliser notre studio vis-à-vis d'autres évènements culturels annuels, comme le Diwali, l'organisation d'un évènement pour le Nouvel An lunaire au sein de notre studio, ainsi que des histoires personnelles de comment et pourquoi nous organisons ces célébrations.
Nous avons le sentiment d'avoir réussi à encourager cet esprit de camaraderie, surtout par le biais de la nourriture, un sujet à la fois joyeux, social et réconfortant. Nous essayons d'organiser plus ou moins régulièrement des dîners dans divers restaurants asiatiques de Toronto, une activité qui ravit toujours nos membres.
Dans l'ensemble, nous sommes surtout fiers de l'engagement de nos membres et des nouveaux liens qu'ils ont tissés entre eux. Comme l'a dit précédemment Stephen, il est devenu bien plus difficile de rencontrer de nouvelles personnes et se faire de nouveaux amis dans un environnement de travail hybride, et nous sommes heureux de voir que de nouveaux liens se sont tissés naturellement entre nos membres grâce à cette branche du GRE !
Membres du GRE AIP de Toronto lors d'un dîner
Cette année, le thème pour le Mois du patrimoine AIP est "l'importance de la représentation AIP". Pourquoi la représentation AIP est-elle importante selon vous ?
CN : Lorsque l'on est jeune, on cherche une personne qui nous ressemble et que l'on peut prendre comme modèle à suivre. Quand on fait partie d'une minorité, être représenté aide au développement de notre identité et de notre estime de soi. Lorsque vous voyez quelqu'un d'autre le faire, cela vous prouve que vous pouvez vous aussi être vous-même. C'est comme ça que je l'ai ressenti, en cherchant des modèles à suivre. En vieillissant, on éprouve plus de fierté pour notre culture et on souhaite la célébrer. De plus, une meilleure représentation aide aussi à diminuer les stéréotypes.
ECA : Je suis née et j'ai grandi au Canada, et mon frère et moi étions les seuls enfants de ma famille à ne pas parler ou comprendre la langue de nos parents. Je ne me suis jamais sentie "assez asiatique" pour être "autorisée" à vraiment apprécier ma culture de la même façon que mes autres amis et proches dits "de première génération" peuvent le faire avec leurs cultures. C'est l'une des raisons pour lesquelles j'étais quelque peu hésitante pour devenir co-responsable de notre branche du GRE.
Mais j'ai réalisé que porter une partie de cette responsabilité me permettrait de m'assurer que personne n'ait à ressentir ce que j'ai vécu. Je suis vraiment heureuse de pouvoir encourager nos membres à faire entendre leur voix, d'être fiers de qui ils sont et de répercuter cette fierté dans leur vie professionnelle.
SM : J'ai grandi en n'étant entouré que de ma famille proche, et cela a fait que ma vision de la représentation était influencée par ceux que je voyais à l'école et en dehors, qui n'étaient pour la plupart pas asiatiques. À la maison, ma famille célébrait de nombreux évènements culturels asiatiques marquants, mais en grandissant, je n'ai pas pu retrouver ce renforcement positif via la représentation AIP dans les médias.
Compte tenu du monde dans lequel nous vivons désormais ainsi que de l'amélioration de la représentation asiatique de façon générale, j'ai le sentiment que mes enfants, ainsi que beaucoup d'autres enfants, auront accès à une meilleure représentation de la culture asiatique que je n'ai pu avoir en grandissant. Nos enfants représentent notre futur, et je suis si reconnaissant des sacrifices et des exploits qui ont été réalisés par tant de personnes pour en arriver où nous en sommes aujourd'hui.
Quand avez-vous observé ou ressenti une représentation AIP pour la première fois ?
CN : La première fois que j'ai pu ressentir une véritable forme de représentation en dehors du cercle familial, c'était quand mes parents m'ont montré des films américains avec Jackie Chan, et tout le monde le connaissait. Savoir qu'il était connu internationalement, et qu'il a contribué à une meilleure représentation m'a donné envie de suivre son exemple et de travailler aussi dur que lui.
SM : Je me rappelle que je regardais Les Goonies, et j'ai vraiment été marqué par le fait de voir un enfant asiatique qui avait à peu près mon âge jouer dans un film aussi culte. Ke Huy Quan jouait un personnage qui était accepté en tant que personne importante et faisant partie intégrante d'un groupe d'amis affectueux. Ils ne se distinguaient pas par la couleur de leur peau, mais pour qui ils étaient vraiment, et c'est quelque chose que je souhaitais retrouver en grandissant.
ECA : je n'arrive pas à croire que je dise ceci, mais c'était Tia Carrere dans Wayne's World. Avec le recul, observer Tia Carrere dans ce film lorsque j'étais si jeune a vraiment été pour moi une expérience qui m'a ouvert les yeux. Je n'avais jamais vu quelqu'un avec une identité culturelle et une couleur de peau quasiment identique à la mienne à l'écran avant de découvrir Cassandra Wong.
Quel est pour vous un bon exemple de représentation AIP ?
CN : Une bonne représentation ne repose pas sur des stéréotypes. Je trouve qu'en 2023, les personnes AIP sont de mieux en mieux célébrées et représentées authentiquement dans la culture occidentale. Les gens commencent enfin à s'intéresser et à connaître nos plats, nos musiques, nos créateurs de contenu, nos films et bien plus encore**.**
SM : Lorsque les gens ont commencé à parler du film Crazy Rich Asians, je l'avais ajouté à ma liste de films à regarder. Pour moi, avoir uniquement des acteurs asiatiques dans un film occidental était un véritable signe que la représentation AIP évoluait dans le bon sens. C'est un exemple très clair qu'un changement s'opère dans les médias, ils font de plus en plus de place à des histoires de personnes asiatiques et on peut apercevoir de plus en plus d'acteurs asiatiques dans des films hollywoodiens, plutôt que des adaptations comme le film Les Infiltrés, qui reprend l'histoire du film hongkongais Internal Affairs, sorti en 2002. En dehors de cela, c'est un bon signe qu'en 2023, nous puissions observer cette représentation au travers d'arts, de médias et de pop culture asiatiques.
ECA : En zappant un soir, je suis tombée sur une scène d'une très grande famille philippine en plein dîner. Je zappais si vite que j'ai cru l'avoir imaginée. Mais je suis revenue en arrière et ils étaient bel et bien là. Un accent anglais qui m'était familier et des personnes qui me faisaient penser à la fois physiquement et oralement aux grands rassemblements de famille que je connaissais. Le nom de cette émission ? C'était Crazy Ex-girlfriend, et c'est rapidement devenu l'une de mes séries préférées. Avant cela, je n'avais jamais vu de familles philippines représentées de façon si authentique dans un environnement nord-américain.
À quelle activité votre branche locale du GRE AIP prend-elle part dans le cadre du thème de cette année, "l'importance de la représentation AIP" ?
CN : La branche de Montréal a publié un article en interne sur la création des personnages AIP Azami et Grim dans Rainbow 6 Siege. Grâce à cette interview, j'espère être en mesure de partager à d'autres personnes toute l'inspiration que m'apportent les responsables de tous nos GRE AIP.
ECA : L'équipe communication de notre studio a pu mettre en avant nos membres AIP par le biais d'une fonctionnalité en externe qui s'appelle People of Ubisoft Toronto, vous pouvez découvrir tout cela juste ici !
Nous avons aussi publié une interview avec Sally Luc et Parth Soni, les fondateurs de Thousand Stars Studio, l'un des grands gagnants d'Ontario de l'Ubisoft Indie Series de cette année, présenté par la Banque Nationale. Ils créent des jeux pleins d'imagination avec une histoire profonde tout en ayant une approche multiculturelle.
En plus de tout cela, nos membres ont compilé une liste de recommandations de contenu de créateurs AIP, que ce soit des livres, des chansons, des films ou, bien sûr, des jeux. Nous espérons que vous y jetterez un œil, vous pourrez peut-être y retrouver des livres ou des films que vous adorez, ou en découvrir de nouveaux !
Qu'est-ce qui vous plaît le plus en tant que membre du GRE AIP ?
CN : C'est un honneur pour moi de pouvoir représenter le GRE AIP et d'être en mesure d'aider autant que possible la communauté. J'ai apprécié toutes les initiatives du GRE mondial qui nous ont été offertes. Si je dois n'en mettre qu'une seule en avant, ce serait la discussion sur la santé mentale des personnes AIP. C'est un sujet encore trop tabou au sein de notre communauté. Nous sommes élevés pour devenir instruits, ne montrer aucune faiblesse et ne pas montrer quand on ne s'en sort pas. L'exemple le plus concret que je puisse fournir est le fait que mes parents ne considèrent tout simplement pas cela comme un problème. Nous devons en parler ouvertement et c'est quelque chose de plus courant que nous le pensons, alors je souhaite être en mesure d'aider à briser ce tabou.
SM : Le plus agréable en étant membre du GRE AIP c'est de voir des liens se tisser entre nos membres au travers de la nourriture, de la musique, de films, d'histoires personnelles et d'échanges sur leurs cultures. On ressent un vrai sentiment de communauté et de respect pour autrui, et je peux voir à chaque réunion ou chaque sortie que nous avons que nos membres s'entraident et s'encouragent.
ECA : Tout le monde blague sur le fait que l'industrie du jeu vidéo est un monde assez petit, mais le GRE AIP d'Ubisoft le prouve d'autant plus. J'ai pu vivre des moments où certains de nos membres ont découvert qu'ils s'étaient déjà croisés des années auparavant, bien avant qu'ils ne travaillent pour Ubisoft, et comme ils travaillent tous deux dans des équipes différentes, ils ne s'en seraient pas rendu compte s'ils ne s'étaient pas revus par le biais du GRE. C'est vraiment incroyable !
L'un des moments les plus drôles pour moi était de découvrir que Holly Hua (fondatrice du GRE mondial) et Timo Wang (responsable du GRE en France) parlent tous deux le même dialecte chinois rare que mes grands-parents ! Ils en ont vaguement parlé lors d'une réunion, car ils venaient tout juste de le découvrir et ça m'a vraiment étonnée. Je n'avais jamais rencontré quelqu'un de toute ma vie qui parlait le hokkien et qui ne faisait pas partie de ma famille. Et puis, tout d'un coup, ici, chez Ubisoft, grâce à ce GRE, j'ai rencontré non pas une, mais deux personnes d'un coup qui parlent le hokkien, une à San Francisco et l'autre à Annecy.
Qu'aimeriez-vous que votre branche et/ou la branche mondiale de l'ERG AIP accomplissent à l'avenir ?
CN : Nous avons encore tant de choses à faire pour notre communauté ! J'aimerais être en mesure d'avoir un impact sur le développement de nos carrières, notre processus d'embauche, les personnages dans nos jeux vidéo, d'être impliquée et de travailler en collaboration avec des initiatives, des fondations et des conventions externes en lien avec notre communauté dans la ville. Je souhaite développer notre branche non seulement au sein du studio de Montréal, mais aussi dans les autres studios au Québec.
ECA : J'aimerai voir plus de représentation sud asiatique dans notre GRE, à la fois à l'échelle locale, mais aussi mondiale. Apprendre des autres est un réel bonheur. Je ne connaissais même pas la Holi avant cette année, et c'était si incroyable de voir autant de personnes de la branche de Toronto la célébrer et partager toutes ces photos sublimes ainsi que des histoires d'anciennes célébrations. J'espère que nous pourrons continuer à créer un environnement où les gens se sentent à l'aise de discuter d'eux-mêmes et de leurs magnifiques traditions.
SM : J'aimerai beaucoup voir plus de collaborations et de partages entre les studios, ce qui peut être compliqué à cause des fuseaux horaires. L'idée serait de faire en sorte que des personnes à l'autre bout du continent puissent se rencontrer. Tout le monde a une histoire à raconter, et je pense que cela serait fantastique si nous pouvions faire en sorte que ces personnes soient assez à l'aise pour parler d'elles. À travers ces histoires nous pouvons apprendre des choses que nous n'aurions autrement jamais pu découvrir.
Pour plus d'information sur les GRE et les références culturelles d'Ubisoft, découvrez notre interview avec le VP éditorial Fawzi Mesmar à l'occasion du Mois du patrimoine arabe, découvrez aussi la page d'actus d'Inside Ubisoft .