De nombreuses qualités personnelles peuvent contribuer à l'obtention d'un emploi dans l'industrie des jeux vidéo. L'une des qualités de Fatim Aissatou Diop est, sans contredit, sa ténacité. Originaire du Sénégal, Fatim a passé beaucoup de temps à étudier et à travailler comme contractuelle. En l'espace d'une année et demie, elle a postulé à plus de 300 postes afin d'obtenir un emploi à temps plein dans le domaine des jeux vidéo. Elle est maintenant planificatrice média chez Ubisoft Canada et elle compte bien y rester. Elle raconte son histoire afin que d'autres puissent, comme elle, réaliser leurs rêves.
Quand avez-vous su que vous vouliez travailler dans le domaine des jeux vidéo? Comment vous êtes-vous rendu compte que c'était même possible?
Fatim Aissatou Diop : Je pensais souvent à travailler dans l'industrie du divertissement, peu importe l'endroit dans le monde. Mais, cette industrie me paraissait inaccessible. Je regardais la télévision et j'imaginais qu'un jour j'aurais un emploi ou un stage au sein du service de marketing d'un grand studio d'animation. J'ai réussi à faire un premier pas dans le milieu en travaillant pour une agence publicitaire. Un studio de cinéma faisait partie de nos clients. C'était comme un rêve qui se réalisait. Toutefois, l'industrie des jeux vidéo semblait encore plus inatteignable.
Je n'y pensais même pas, car je croyais que toutes les activités de cette industrie étaient concentrées ailleurs qu'au Canada, par exemple aux États-Unis ou au Japon. Je n'ai compris que c'était possible que lorsque j'ai reçu l'offre d'emploi. Et c'est devenu bien réel au moment où je me suis assise à mon bureau d'Ubisoft Canada, avec une grande affiche de l'un de nos jeux tout juste derrière moi.
Quelles difficultés ou quels obstacles se sont dressés devant vous tout au long de votre parcours?
FAD : Le plus difficile fut de trouver un emploi après mes études universitaires. À ce moment-là, je n'avais pas de contacts ni d'expérience. J'ai réussi à trouver deux stages non payés qui ont duré quelques mois chacun. Mais, en parallèle, je cherchais activement un emploi stable. J'étais sur le point d'abandonner. Je pensais retourner au Sénégal pour de bon. Je raconte souvent cette anecdote. En nettoyant ma boîte de courriels plusieurs années après ma recherche d'emploi, je me suis aperçue que j'avais envoyé 300 CV et candidatures spontanées en l'espace d'un an et demi et que je n'avais été convoquée qu'à trois entrevues. Grâce à la dernière de ces entrevues, j'ai obtenu mon premier poste à temps plein, dans une agence de publicité numérique.
Qui ou qu'est-ce qui vous a aidée à parvenir où vous êtes maintenant?
FAD : J'ai passé beaucoup de temps à lire et à écrire. J'écrivais, surtout. L'écriture me passionne, elle me fait du bien, elle me permet de m'évader de mon quotidien et de mettre de l'ordre dans mes idées. Je suis celle qui me connaît le mieux et je fais continuellement des introspections en écrivant. Je peux ainsi continuer à faire évoluer les autres facettes de ma vie. Mon objectif personnel, c'est l'évolution. J'essaie toujours chaque jour d'apprendre quelque chose de nouveau avant d'aller dormir le soir. C'est cette soif de savoir qui me pousse à donner le meilleur de moi-même dans tous mes emplois, que ce soit au service à la clientèle dans une conférence ou dans mes fonctions actuelles.
Qu'est-ce que vous aimez de votre travail?
FAD : J'aime la planification média, car c'est le mélange parfait entre analyser des données et agir en se basant sur des faits réels, tout en suivant sa propre intuition. Il y a beaucoup de travail d'analyse et de réflexion stratégique, ce que je trouve fascinant, car il est nécessaire de comprendre chaque marque pour mieux définir le marché cible, de bien comprendre ce marché cible afin de choisir le bon média à utiliser, et ainsi de suite. Le monde de la publicité, et plus particulièrement de la publicité numérique, bouge très rapidement et change constamment. Nous sommes donc aussi continuellement en apprentissage.
Qu'auriez-vous souhaité savoir à vos débuts?
FAD : J'aurais aimé savoir à quel point c'est difficile et qu'il faut beaucoup de courage. L'industrie publicitaire est un monde où tout le monde se connaît, un monde où vous devez savoir comment créer des relations. Comme j'étais une étrangère et que je suis restée dans le milieu universitaire en acceptant des contrats et des emplois à temps partiel pour respecter les conditions des services d'immigration, il m'a fallu vraiment beaucoup de persévérance. Mais, une fois cette étape passée, lorsque vous comprenez tranquillement que tout est possible, que vous ressentez que vous évoluez et progressez, que vous réalisez que les gens aiment travailler avec vous, la victoire est encore plus belle.
Quel conseil donneriez-vous à une personne qui recherche un emploi similaire ou qui occupe un poste similaire?
FAD : Je lui dirais de ne pas hésiter à communiquer avec des personnes qui travaillent dans le genre d'emploi qu'elle souhaite occuper afin d'en discuter avec elles. Certaines ne répondront pas, mais, d'autres, oui. Vous devez savoir comment vous préparer et avoir une idée de la charge de travail quotidienne du poste convoité. Vous ne pouvez pas le savoir sans en avoir un aperçu. Il ne suffit pas d'avoir étudié dans un domaine. Il faut s'intégrer au domaine et y travailler.
Que recommandez-vous aux personnes qui ont du mal à percer?
FAD : Je crois que c'est normal d'éprouver des difficultés, car je n'ai jamais rien vu qui s'est déroulé comme prévu. Il est très important de garder son objectif en tête, de croire en soi et de faire confiance à son intuition. Tout récemment, une amie m'a demandé ce que je dirais, en tant que femme noire, à une personne comme moi. Je lui dirais qu'elle deviendra ce qu'elle souhaite devenir. Je lui dirais d'avoir de l'ambition, de prendre le temps de rêver et, par-dessus tout, de croire en son intuition. D'avoir de l'ambition parce que, même si nous ne savons pas où nous serons dans dix ans, nous devons nous fixer des objectifs. De prendre le temps de rêver parce que nos rêves donnent toujours du sens à nos vies. Et de croire en son intuition parce que cette intuition est très importante dans chacune des décisions que nous prenons. C'est aussi ce que les influences extérieures tentent de nous enlever.
Quelles sont vos réussites préférées?
FAD : Quand j'étais petite, je regardais des films et je jouais à des jeux vidéo. Ce monde me semblait si loin et si inatteignable. Je pense donc qu'une de mes plus grandes réussites au cours des dernières années, c'est d'avoir directement participé au lancement de grands films et d'excellents jeux. La petite fille en moi en est très satisfaite.
Une autre de mes réussites, c'est mon indépendance. J'habite au Canada depuis maintenant dix ans. J'étais jeune et seule quand je suis arrivée ici pour étudier. Heureusement, ma famille m'a beaucoup soutenue. Malgré de nombreuses difficultés, j'ai réussi à me bâtir une nouvelle vie, à m'adapter et à progresser sur le plan professionnel. J'ai habité le tiers de ma vie au Sénégal, le tiers de ma vie en République centrafricaine et le dernier tiers au Canada!
PANDC d'Ubisoft sera de retour la semaine prochaine. Restez à l'affût de la page des actualités d'Ubisoft pour le prochain article.