Je suis Nicolas Hunsinger, Directeur du développement durable chez Ubisoft. Avec l'aide de mon équipe, et celle de parties prenantes et d’équipes passionnées, je mène la stratégie d'Ubisoft pour réduire notre empreinte carbone et optimiser notre impact environnemental. A l’occasion de la Journée mondiale de l'environnement le 5 juin, je souhaitais partager les progrès d'Ubisoft en termes de décarbonation et d'initiatives environnementales.
Pas de planète B
Chez Ubisoft, nous sommes des créateurs et créatrices de mondes... Des mondes où les joueurs et joueuses s'amusent, interagissent les uns avec les autres et se fabriquent des souvenirs impérissables.
Pour créer ces mondes virtuels, nous mobilisons des équipes de développeurs et développeuses réparties sur cinq continents. À San Francisco, Singapour, Montréal ou Malmö, nos équipes puisent l'inspiration auprès de leurs communautés et leur environnement, et même plus loin encore. Elles étudient et scrutent le monde qui les entoure pour imaginer des univers de jeu vivants et cohérents, pour le plus grand plaisir de millions de joueurs et joueuses.
Je pense notamment à l’aire de jeux de sports extrêmes de Riders Republic, inspirée par sept parcs nationaux américains comme Yosemite et Grand Teton. Je pense aussi à l'île d'Auroa, dans Ghost Recon Breakpoint, qui aurait toute sa place en Océanie dans le monde réel, ou encore aux fidèles interprétations de la Norvège et de l'Angleterre médiévales dans Assassin's Creed Valhalla, avec leurs rochers enneigés, leurs collines verdoyantes et leur mer couleur ardoise.
Nos équipes sont mobilisées pour créer ces mondes virtuels, écrire leurs histoires et façonner des expériences qui vont de pair. Si on y réfléchit, ces mondes virtuels sont en fait un hommage au monde réel qui les a inspirés. Ce monde réel, notre Terre, est confronté à de graves dangers : le changement climatique, l'effondrement de la biodiversité, et leurs conséquences sur les écosystèmes et les peuples sur toute la planète.
C'est pour cette raison que, partout dans le monde, les équipes Ubisoft prennent des mesures concrètes pour contribuer à protéger la planète et son environnement.
Voilà maintenant 2 ans qu'Ubisoft s'est engagé à contribuer à la neutralité carbone mondiale dans le cadre d'un programme que nous avons baptisé « Play Green ». Notre stratégie repose sur deux piliers : d'un côté, réduire notre empreinte carbone, et de l'autre, engager une dynamique positive au sein de nos équipes et parmi les joueurs pour les sensibiliser au développement durable et à la protection de l'environnement. Au fil des dernières années, nous avons conçu et mis en œuvre plusieurs initiatives, dont une bonne partie sont détaillées ci-dessous. La développement durable est un cheminement, pas un trophée à débloquer dans un jeu, et j'espère bien que nous allons encore renforcer nos initiatives et notre impact dans les années à venir.
Ubisoft n'est pas seule à avoir pris ces engagements. Nous continuons de collaborer étroitement avec d'autres acteurs majeurs de l'industrie en tant que membre fondateur de l'Alliance Playing for the Planet, sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'environnement. Vous en saurez plus ci-dessous sur la participation d'Ubisoft au Green Game Jam de l'Alliance.
Empreinte carbone d'Ubisoft : état des lieux et perspectives
Nous tenons à être parfaitement transparents sur l'empreinte carbone d'Ubisoft, nos objectifs de réduction, ainsi que les mesures que nous allons mettre en place pour obtenir ces résultats.
En 2021, l'empreinte carbone totale produite par les activités d'Ubisoft (scopes 1, 2 et 3 amont) s'élevait à 148 kilotonnes eqCO2, soit 7,2 t eqCO2 par employé.
En 2020, l'empreinte carbone d'Ubisoft atteignait 158* kilotonnes eqCO2e, soit 8,4 t eqCO2 par employé·e. L'empreinte carbone par employé·e a donc diminué de 14 % entre 2020 et 2021, même s'il faut avouer que cette réduction est en particulier due à la pandémie de COVID-19 et à la baisse des dépenses marketing. Compte tenu de ces circonstances, plutôt extraordinaires, c'est une réussite à relativiser. Il est d'autant plus important de développer nos initiatives de décarbonation pour atteindre nos objectifs globaux.
Nous avons revu nos objectifs à la hausse : nous visons une réduction de nos émissions par employé·e d'au moins 10,8 % d'ici la fin 2024, sur la base des niveaux de 2019 (à savoir 9,5 t eqCO2 par employé).
Comme nous l'avions annoncé l'année dernière quand nous avons présenté notre initiative Play Green, Ubisoft a exposé à la Science-Based Targets initiative (SBTi) son plan de réduction de l'empreinte carbone globale d'ici l'horizon 2030, conformément à l'objectif de limiter le réchauffement planétaire à +1,5°C. Par ailleurs, nous avons communiqué notre plan de décarbonation au Carbon Disclosure Project (CDP), une organisation indépendante à but non lucratif qui entretient une base de données mondiale sur les performances environnementales des entreprises. Sur l'année 2020, Ubisoft a reçu la note de B-, ce qui nous positionne dans la catégorie « Management », une distinction qui valorise nos efforts de transparence ainsi que notre gestion des enjeux environnementaux et climatiques. Nous avons bien l'intention d'améliorer ce score dans les années à venir.
En plus de ces engagements, Ubisoft continue de financer des projets d'évitement et de séquestration de gaz à effet de serre en complément de nos initiatives de décarbonation, et ce à hauteur de ses émissions en 2021. Les équipes d'Ubisoft ont voté pour désigner les projets qui seront soutenus en 2022, au Canada, au Brésil, en France, en Espagne, au Kenya, en Inde et en Chine.
Notre plan pour réduire l'empreinte carbone d'Ubisoft
Nous avons mis en œuvre plusieurs initiatives pour réduire les émissions d'Ubisoft dans différentes catégories.
Dans le cadre du programme Future of Work, où le développement durable est primordial, nous continuerons à déployer et à entretenir des dispositifs de télétravail soucieux de l'environnement, ainsi que des systèmes télécollaboratifs. La pandémie a été une période difficile, mais elle nous a appris à vivre nos relations de travail autrement. Chez Ubisoft, c'était une occasion unique d’explorer le potentiel du télétravail et du travail flexible. Dans le même ordre d'idée, nous veillerons à limiter nos déplacements internationaux dans un contexte où les restrictions de vol sont levées.
Ubisoft développera en outre le recours aux sources d'électricité renouvelables pour ses bureaux et centres de données. En 2021, sept de nos sites sont passés au renouvelable : aujourd'hui, 67 % de notre approvisionnement électrique est issu de sources renouvelables, soit 5 % de plus qu'en 2020. Quant aux centres de données, 95 % de leur consommation est désormais certifiée d'origine renouvelable.
Les achats, notamment ceux de services liés à la sous-traitance et au marketing, représentent la majeure partie des émissions d'Ubisoft. Pour une société d'édition comme la nôtre, il est capital que nous mesurions et comprenions cette catégorie d'émissions.
En outre, les équipes IT d'Ubisoft ont un rôle central à jouer dans la diminution de l'empreinte carbone générée par l'infrastructure IT, à savoir le cœur même des activités d'Ubisoft. À ce titre, nous avons déployé un certain nombre d'initiatives au fil des derniers mois. Plus tôt dans l'année, nous avons mis en place un module d'e-learning consacré aux enjeux actuels de l'industrie IT, ainsi qu'aux actions à entreprendre pour réduire notre impact.
Pour autant, nous visons en particulier à limiter la consommation électrique de nos centres de données. C'est pour atteindre cet objectif que nous sollicitons nos propres experts en stockage ainsi que nos partenaires externes. De même, nos équipes IT s'efforcent d'allonger la durée de vie de nos équipements et de gagner en visibilité sur leur processus de recyclage en fin de vie, en leur offrant une seconde vie lorsque c'est possible. De plus, en novembre 2021, Ubisoft a signé le manifeste Planet Tech'Care. En le signant, Ubisoft s'est engagé publiquement à contribuer à la transition écologique en collaboration avec de nombreuses entreprises du numérique. Nous continuerons de multiplier ces collaborations externes pour rester à la pointe de l'innovation dans le secteur de l'informatique durable.
Ubisoft s'engage à solliciter de ses principaux fournisseurs qu'ils publient leurs émissions et qu'ils se fixent des objectifs pertinents de réduction de leur empreinte carbone.
En 2021, Ubisoft a fait mettre à jour son analyse de cycle de vie (en conformité avec la norme 14040/44), une méthode visant à évaluer les impacts environnementaux associés à toutes les étapes du cycle de vie de ses jeux. Cet exercice théorique a confirmé que les opérations directes d'Ubisoft représentent moins de 10 % de l’impact total des émissions des gaz à effet de serre du cycle de vie de ses jeux. Le reste est dû aux émissions liées à la fabrication et à l'utilisation des réseaux et terminaux pour accéder et jouer aux jeux, en aval de notre chaîne de valeur. Bien qu'Ubisoft n'ait pas de contrôle direct sur ces émissions, nous tâchons d'y remédier dans le cadre de notre contribution active à l'alliance « Playing for the Planet ». Ainsi, nous participons à un effort conjoint pour mobiliser l'industrie autour de la réduction de son empreinte carbone afin qu’elle dispose d’outils pour mesurer et réduire ses émissions.
Implication de nos équipes
Le plus frappant dans les initiatives de développement durable chez Ubisoft, c'est qu'elles résonnent à tous les niveaux du Groupe. En complément des engagements pris à l'échelle d’Ubisoft, des actions locales visent également à promouvoir un changement durable.
En 2021, des « comités verts » d'employé·e·s se sont formés dans divers studios d'Ubisoft pour faire entendre leur voix. 15 d’entre eux sont désormais actifs à travers le monde : ils sont engagés dans diverses initiatives, allant du tri et de la réduction des déchets dans les espaces de travail à une utilisation plus raisonnée de nos équipements IT. Leurs actions incitent les membres des équipes à contribuer à la protection de l'environnement en changeant leurs comportements. Ubisoft encourage ces initiatives en octroyant à chaque responsable la possibilité de consacrer 10 % de son temps de travail au comité vert qu’il ou elle supervise.
Pour contribuer à la prise de conscience des problématiques environnementales et des questions de développement durable, Ubisoft a organisé les Green Weeks 2021, une série de huit conférences et tables rondes numériques consacrées à la convergence des notions de divertissement et d'environnement. Plus de 3 500 membres d'équipe ont assisté à cet événement.
Il est tout aussi important de former nos collaborateurs et collaboratrices à la compréhension du changement climatique. La Climate School est un programme d'apprentissage en ligne libre d’accès pour tous les employé·e·s d’Ubisoft. Il explique le réchauffement climatique et ses causes, décrit les enjeux et propose des actions ciblées destinées à toutes les fonctions d’Ubisoft. C'est une ressource utile pour tous ceux qui veulent aller plus loin dans leur compréhension du changement climatique et de ses répercussions.
Influencer positivement nos joueurs et joueuses... et au-delà
L'un des aspects qui me passionne le plus dans la gestion des questions de développement durable au sein de l'industrie du jeu vidéo réside dans les produits que nous créons. Ce sont des œuvres de divertissement puissantes qui sont autant de leviers à utiliser pour faire passer à nos joueurs et joueuses des messages forts et les influencer positivement.
Tout a commencé avec la communauté « Ubisoft Green Developers », qui compte aujourd’hui plus de 350 membres à travers le monde. Son objectif consiste à rassembler autour des sujets environnementaux dans les jeux ou autres types de divertissements. Inspirés par leurs échanges et par des intervenants aussi bien internes qu'externes à Ubisoft, ils aident les équipes de production à intégrer dans leurs jeux des thématiques environnementales.
En 2021, plusieurs de ces développeurs passionnés, parmi cinq studios Ubisoft, ont amené leurs équipes à participer au Green Game Jam, un événement annuel organisé par l'Alliance Playing for the Planet dont l'objectif consiste à mettre en œuvre des activations vertes dans les jeux pour sensibiliser les joueurs aux actions climatiques. En 2021, les jeux à l'affiche étaient Anno 1800, Ghost Recon Breakpoint, Hungry Shark Evolution, Hungry Shark World et Riders Republic. Quatre des propositions développées ont été mises en place avec succès après la compétition, et une autre est prévue courant 2022, sans compter d'autres activations dans Just Dance 2022 et Trackmania qui ne relevaient pas du cadre de la Green Game Jam.
J’aimerais célébrer l'activation environnementale dans Ghost Recon Breakpoint qui a permis de planter plus d'un demi-million d'arbres dans le monde réel. En outre, Anno 1800 a reçu le prix UNEP Choice Award, décerné par un panel du programme des Nations Unies pour l'environnement, pour son mode de jeu gratuit Incendie au paradis. Ces belles réussites ne sont qu'un début : les équipes sont de plus en plus inspirées et engagées d'année en année ! En 2022, 14 équipes d'Ubisoft participent au Green Game Jam.
Les contenus associés aux questions de durabilité et d'environnement ne se limitent pas forcément à des modes de jeu dédiés ou à des activations spécifiques. Ils peuvent s'inscrire naturellement dans un monde de jeu, une histoire ou même un gameplay. Riders Republic en est l'exemple parfait, avec sa reconstitution fidèle de parcs nationaux américains et sa mise en valeur des divers paysages et beautés du monde qui nous entoure. J'attends avec impatience la sortie d'Avatar: Frontiers of Pandora, un jeu qui transmettra un message fort sur le développement durable, la diversité des écosystèmes et l'harmonie avec la nature.
J'ai débuté cet article en parlant de notre belle planète et de la manière dont elle inspire nos jeux, et cela me parait pertinent de conclure sur Pandora, un monde fictif né de l'imagination de James Cameron. Pandora n'existe pas, mais c'est une idée, un but, qui peut nous aider à protéger la planète Terre. Au fil d'histoires fictives ancrées dans des mondes virtuels, les jeux vidéo (et par extension, tous les types de divertissement) peuvent ouvrir des pistes de réflexion, promouvoir des solutions créatives et encourager les prises de conscience pour sauver notre planète et construire le monde de demain.
Informez-vous sur l’engagement d’Ubisoft pour l'environnement à Ubisoft.com/environnement.
*Suite à un changement dans le mode de calcul, l'empreinte carbone de 2020 a été réévaluée à 158 kilotonnes eCO2 (contre 142 kilotonnes eqCO2).